Que retenir du London Podcast Festival

Zack Reneau-Wedeen, le Product Manager de Google Podcast, a commencé sa présentation par un constat simple : lorsque l'on marche dans la rue de nos jours, 9 personnes seules sur 10 ont des écouteurs sur les oreilles qui sont reliés à leur téléphone. Il y a donc un potentiel pour les podcasts, en concurrence avec la musique et la radio.

Puis il a présenté quelques statistiques sur les podcasts et Android : seulement 20% des utilisateurs d'Android ont l'application Google Podcast et l'utilisent, 66 millions d'enceintes connectées aux Etats-Unis. Mais le plus important était présenté par la suite : comment Google allait intégrer les podcasts dans son système de recherche ?

Grâce à l'indexation du contenu des podcasts qui est en cours de réalisation, il sera possible, dans un futur proche, de recherche depuis le moteur de recherche un mot prononcé dans un podcast. Grâce à ce travail, Google pourra proposer à ses utilisateurs des émissions en lien avec le terme recherché, entre les articles en ligne et les tweets, écoutable en 1 clic ou à sauvegarder pour plus tard dans l'application Google Podcast.
Alors comment faire pour que Google mette en avant son podcast ? Il faudra que le format soit court ; dans les exemples cités, les épisodes ne dépassent pas 5 minutes. Le ton devra être pédagogue. Et les contenus en plusieurs langues seront recherchés.

Alors qu'on ne sait toujours pas définir correctement ce qu'est une audience et par conséquent, créer une mesure exacte pour les podcasts ; le sujet des chiffres était peu présent dans les présentations. A la place, on a eu la chance d'assister à deux témoignages très sincères sur des podcasts dont l'histoire est unique.

Le premier, c'est Welcome to Night Vale, une fiction prenant les traits d'une émission de radio dans une ville fictive des Etats-Unis, entourée de mystères. Un des deux créateurs, Jeffrey Cranor, nous a conté l'histoire du podcast, et surtout comment le public s'est emparé de son oeuvre, notamment sur Tumblr  pour illustrer le lore de l'oeuvre. Jeffrey conclut son intervention en expliquant que le succès, ce n'est pas un grand nombre de téléchargements mais la fierté du contenu produit en travaillant avec des personnes qu'on apprécie.
Le second podcast illustrant un vrai succès public est Death in the Ice valley, un podcast de la BBC et de NRK (Radio norvégienne) cherchant à résoudre le crime d'une jeune femme inconnue dont le corps a été retrouvé en Norvège dans les années 70. Dans ce cas, le public a créé des groupes de discussion sur Facebook  pour alimenter les théories avancées pendant les épisodes, mené leur propre enquête et interagi avec les créateurs de l'émission. Le pinacle de ses échanges a eu lieu hier, lors d'une émission en public, en Norvège et qui sera diffusée lundi.

On pourrait croire que le partenaire le plus proche des podcasts est la radio, pour faire des échanges, se développer. Plusieurs personnes travaillant pour des radios (NPR, BBC, Radio France) ont effectivement présenté des sujets. Mais le plus surprenant était l'attrait de la télévision pour le sujet. Brexitcast, une des émissions populaires en Angleterre (et vous vous doutez pourquoi avec le titre) vient de se voir offrir une heure d'antenne à grande écoute hebdomadaire sur la chaine principale de la BBC.
Dans l'autre sens, j'ai pu découvrir que la télé-réalité, comme l'émission de la famille Kardashian, avait fait des petits dans le monde du podcast. The Brights  est un podcast qui suit le quotidien de la famille de Lydia Bright, ex-candidate d'une télé réalité anglaise. C'est la première fois de ma vie que je voyais le titre d'Audioinfluencer à côté du nom de quelqu'un.

L'ouverture de la journée a été donnée à Neal Carruth, le responsable général des podcasts de NPR, entreprise qu'il a rejoint en tant que stagiaire en 1999. Au-delà de son expérience dans le milieu qui est inestimable, il nous a présenté le processus de fabrication d'Up First, l'émission matinale diffusée par NPR et plus de 1000 stations partenaires. 

Ces 13 minutes d'informations sont fabriquées chaque jour entre 15h la veille et 5h30 du matin, avec une marge de 30 minutes pour absorber tous les dépassements de timing. C'est peu. Ca ressemble presque à du taylorisme, vu le niveau d'industrialisation mis en place pour tenir les délais.
Et malgré le nombre d'intervenants sur l'émission, l'émission est bénéficiaire. 

Je ne pouvais conclure ce tour d'horizon sans parler des intervenant-e-s français-e-s, troisième nation la plus présente sur scène après les anglais et les américains :

• Targetspot a présenté sa solution de monétisation:
• Voxnest a fait un retour sur sa première session de formation en physique à Milan pour des apprenti-e-s podcasteurs.
• Ausha a donné des pistes sur le développement du podcast dans les prochaines années:
• Sybel est revenue sur le lancement de l'application et a diffusé une vidéo du tournage d'une de ses fictions.
• Insider Podcast a témoigné sur le lancement de leur premier podcast 1000 degrés (qui est très bien, soit dit en passant).
• Radio France a participé à un débat sur les podcasts pour enfants et ados.