Louie Media


Lundi 26 Août 2019


Pour cette dernière semaine de bilan de fin de saison, on attaque avec Louie Media, un des labels les plus connus en France. Fondée en 2017 par Charlotte Pudlowski et Mélissa Bounoua, il est le producteur de Transfert, d'Entre et du récent Injustices.

Pour discuter de leur deuxième saison, nous nous sommes entretenus avec Mélissa.




Louie Media
 

Pouvez vous présenter votre label succinctement ?

C'est un studio de podcasts narratifs. On travaille d'une part sur nos propres créations : Entre, Plan culinaire, Emotions, Injustices, Le Book Club. Et aussi avec des médias et des marques comme Birchbox (Regard), Canal Plus (Engrenages). Ce qui important pour Louie, c'est de faire des podcasts qui racontent des histoires. On a étudié ensemble le journalisme narratif aux États-Unis avec Charlotte et c'est là que l'on a compris la force que cela pouvait avoir sur les lecteurs, auditeurs...

Ce qui nous caractérise aussi, c'est une grande exigence dans la production. Pour Emotions, on pensait mettre 6 mois à le sortir. Ça a pris un an. Sans le prévoir, on a passé beaucoup de temps sur l'écriture : la forme comme le fond. Et à la fin, ça donne des enquêtes documentaires sur une émotion par épisode, qu'on a affiné jusqu'au dernier moment. Ce processus est plus long avec l'audio, alors que c'est une démarche similaire, dans le travail journalistique, à ce que l'on pouvait faire lorsque l'on travaillait chez Slate.fr.

Êtes-vous satisfaits de votre saison 2018-2019 ?

Hyper satisfaites. On ne s'attendait pas à un tel enthousiasme. La première année a été très excitante. Entre a été un gros succès. Et là, cette deuxième année, c'est celle de la structuration, qui est arrivée plus vite que prévu : on est en cours de levée de fonds (ça avance très vite!), notre activité est établie, on a déménagé dans de nouveaux bureaux, 10 employés travaillent chez Louie, beaucoup de clients viennent directement à nous. C'est fou ! Ils viennent aussi par curiosité, on a encore besoin d'expliquer le format podcast, pourquoi c'est différent. Mais on se rend compte qu'on passe moins de temps à expliquer le média par rapport à notre première année.

Et sur nos productions, on a aussi accéléré le rythme des sorties avec 3 nouveaux formats. Injustices a été très bien accueilli alors qu'on avait un peu peur de s'attaquer à notre propre profession, ce n'était pas évident.
Quel a été le fait le plus marquant pour vous ?

 

Le lancement du BookClub, car c'est à la fois un podcast et un évènement. Au-delà du podcast, on aime bien envisager leurs déclinaisons. Avec Charlotte, on est accros à la nouveauté, on essaie donc toujours d'être créatives quand on lance de nouveaux formats. Dans le cas de ce podcast, c'est arrivé en discutant avec l'une de nos stagiaires, Maud Ventura, qui voulait lancer un bookclub. 

On a vu arriver aussi des nouveaux acteurs, en première ligne : Majelan et Sybel, une coproduction sortira à la rentrée chez eux. Le marché s'est vraiment structuré cette année. Et même si l'usage n'est pas entré dans le quotidien de tous les Francais, ça avance et ça paie.
Qu’est ce que vous ne referez pas en 2019-2020 ? 

 

Des productions qu'on veut sortir aussi vite. Gérer notre impatience. Par exemple, pour Injustices, on voulait vraiment faire un sujet sur la Ligue du Lol en 3 semaines. Mais on a vite compris que ce n'était pas possible. Alors, c'est sorti en juin.

Il faudra aussi ne pas se laisser déborder par la multiplicité des créations internes et pour nos clients. Il va falloir faire des choix audacieux.

Chez Louie, on veut faire de la fiction dans l'année à venir, sachant déjà que ça va prendre du temps pour atteindre nos ambitions. On travaille avec des scénaristes et des auteurs déjà, mais il faudra adapter cela pour la fiction. C'est un nouvel exercice.

 
 
 

Crédit photo: Thomas O'brien

Qu’attendez-vous du milieu du podcast pour les prochains mois ?

La mesure d'audience, c'est indispensable. Mais c'est aussi très compliqué vue la diversité de l'écosystème. 
Mais ce que j'attends vraiment, c'est la démocratisation de l'usage. Il y a des personnes qui vont écouter Regards, Emotions, Transfert et en découvrir d'autres ensuite si c'est facile et bien pensé. Ce sont les plateformes qui travaillent sur cette ergonomie du podcast en ce moment : Sybel, Majelan, Audible, Spotify, Apple, Google. Ça bouge très vite et j'aimerais que cela aide à sortir le podcast à devenir vraiment grand public.

 

Une recommandation ? 

Le podcast que je recommande en ce moment à tout le monde, c'est The Clearing, produit par Pineapple Street Media et Gimlet. C'est une enquête sur un meurtrier. Mais le truc qui est fou, c'est son point de départ: c'est la fille du meurtrier qui est venue dénoncer son père, c'est assez dingue.

Une dernière remarque ?

Assez curieuse de voir si des podcasts français seront adaptés à l'écran, comme aux États-Unis avec Homecoming, Start Up. Plusieurs producteurs ont été intéressés par des histoires de Transfert, que l'on produit pour Slate. J'attends de voir comment le marché va réagir.

 
 

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Julien Loisy
Julien Loisy Fondateur @podcutu // Président @podcasteofr / En savoir plus sur cet auteur

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